Mercredi 28 juin 2006 : Voyage aller
Après une nuit plutôt courte et agitée, me voilà à 5h du matin dans le hall de l’aéroport. L’enregistrement me confirme que mon sac est tout pile dans les limites : 19,6 kg (pour 20 autorisés). Normal, j’ai tout les bouquins, appareils photos et objectifs dans mon sac à dos, qui doit bien faire 5 ou 6 kg lui !
Passage de la douane avec mon passeport tout neuf et une grosse boule au ventre. Mais qu’est ce qu’il m’a donc pris de partir aussi loin, aussi longtemps ? Trop tard pour reculer maintenant…
Le premier avion pour Frankfort est un petit coucou de ligne régulière, pas beaucoup de monde et principalement que des hommes d’affaires, avec quelques touristes en départ pour des destinations lointaines.
Arrivée à Frankfort, immense fourmilière, j’en prends déjà plein les yeux ! Toutes sortes de nationalités et de costumes traditionnels se mélangent devant les portes d’embarcation (ou dans la salle du Mac Do). Je suis donc les ultras orthodoxes, ça m’aidera à trouver ma porte. A l’entrée d’un couloir, un panneau en hébreu, des consignes de sécurité en hébreu et anglais et un nième contrôle de sécurité. Pas de doute, je suis arrivée à la bonne porte !
La salle d’embarquement est à part, après de nombreux couloirs. Je ne sais pas combien de kilomètres j’ai déjà marché, mais un bon paquet !!!
Déjà quelques particularités : un rideau sépare une zone de la salle d’attente pour les femmes, un paravent cache l’accès des sanitaires…
La salle se remplit… Principalement des familles juives qui rejoignent leurs familles pour l’été, pas mal de jeunes juifs orthodoxes également. Quelques hommes d’affaires, quelques touristes, dont un groupe d’une vingtaine de malaisiens partant visiter les lieux saints.
C’est l’heure de la prière (je pense celle de midi, j’ai essayer de comprendre comment marche les calendriers de prière et c’est terriblement compliqué ! Il est seulement 10h, m ais cela n’a rien à voir…), je ne peux qu’observer les coutumes… La mise en place des téfilines (morceaux de parchemins placés une petite boîte et attachés à l’aide de lanières sur l’avant de la tête et sur le bras (d’après http://www.jewpedia.com), du Talit (châle de prière à franges (appelées Tsitsit)) sur l’arrière de la tête et les épaules… Un rabbin présent propose une prière « collective » tandis que certains préfèrent prier seuls dans leur coin, face à un mur ou à une colonne de béton…
A nouveau, gros moment de doute, je suis pas au mieux de ma forme, dirons nous… Plein de trucs dans ma tête et très peu dans mon ventre, où le pauvre petit pain Lufthansa joue au ping-pong tout seul…
Enfin, l’embarquement commence… C’est bien sûr le bordel, tout le monde se précipite alors que la pauvre employée essaye de faire comprendre qu’ils commencent par le fond de l’avion… Je m’en fiche, je suis à l’avant-dernier rang, donc je peux y aller. Mauvaise surprise, j’avais demandé une fenêtre, et je me retrouve dans le couloir… C’est déjà moins pire que d’être en plein milieu du rang central mais bon ! En espérant que mon voisin ou ma voisine sera d’accord de changer !
Finalement, mon voisin allemand faisant régulièrement le trajet pour bosser à Tel Aviv, je m’assois à la fenêtre… Enfin, à proximité, vu qu’il y a l’espace de presque un siège entre la fenêtre et moi, très pratique pour regarder dehors…
A l’heure prévue du vol, encore plein de gens sont debout et cherchent leur place. La plupart ont des valises à roulettes, il n’y a donc pas assez de place pour tous les ranger, ça piaille, des gamins pleurent, bref, le vrai avion de départ en vacances ! Finalement, tout le monde est rentré, mais l’avion ayant pris un peu de retard, on doit attendre que la piste soit libre pour faire partir notre Boeing !
En vol, après le traditionnel film des consignes de sécurité, nous avons droit à l’apéro et aux nouvelles à la télé… Résumé de match de foot, pub Lufthansa, puis le film, une belle daube comme on en trouve que dans les avions : Treize à la douzaine 2 ! Le repas arrive en même temps, c’est encore toute une histoire entre les repas casher, hallal ou normaux ! Le plat normal est digne d’un repas d’avion, pas terrible, mais ça occupe…La mer de nuage fait place à la plaine du Danube puis aux îles grecques.
Je discute un peu avec mon voisin, en mélangeant allemand et anglais… Pourquoi les mots en allemand me viennent toujours en anglais et vis versa ??? Ça promet pour la suite... Enfin, la côte israélienne est en vue.
Nous atterrissons à Tel Aviv avec une bonne demi-heure de retard. Comme seule la sortie avant est ouverte, il faut encore une bonne vingtaine de minutes pour que je puisse avancer.
A peine sortie du « tube », je suis abordée par une policière…Ça commence ! Question sur le but de mon voyage en Israël, si c’est la première fois, pourquoi Israël et pas ailleurs, est-ce que je sais où je vais, est-ce que je connais les personnes à la réserve, est-ce que je leur ai déjà parlé ? Tout ça sur un ton très peu aimable !
Je suis super stressée et déboussolée, j’avais pas besoin de ça… Finalement, elle me laisse repartir. Je passe alors à la douane… Là aussi, une douanière me pose une foule de questions du même style, mais aussi, pourquoi les oiseaux, c’est des gros oiseaux ou des petits oiseaux… Elle est un peu plus sympa, mais je n’ai pas le temps de demander mon visa sur une feuille volante que mon beau passeport tout neuf est tamponné ! Et me voilà interdite de voyage pour 10 ans en Algérie, Bahreïn, Liban, Libye, Syrie, Iran, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït et Cie…
Après quelques kilomètres dans l’aéroport tout neuf et gigantesque, je récupère ma valise au milieu de dizaines d’énormes valises… Chaque famille a au minimum 5 valises monstrueuses, mon sac a l’air tout petit au milieu ! Je sors enfin de l’aéroport. Il y a du monde qui attend mais je repère rapidement une feuille de papier avec mon nom et le sigle des réserves naturelles israéliennes. Je fais la connaissance d’Elika, un des rangers de Gamla, et de Sonia, une des deux autres volontaires françaises qui devait venir à Tel Aviv pour prolonger son visa.
Après avoir casé mon sac sur la plateforme arrière du 4*4, nous partons en direction du Nord. Les routes sont toutes neuves, les voitures très récentes et nous longeons des zones commerciales regorgeant de magasins flambant neufs. Après IKEA, Office Dépôt et une brasserie Heineken, nous nous arrêtons rapidement chez les parents d’Elika où il récupère des affaires. Le 4*4 est plein, nous partons pour Qazrin en traversant un bon morceau d’Israël.
Les paysages sont magnifiques, on passe de la garrigue aux champs de maïs, en passant par le bord de mer et les marais. Après avoir longé le lac Tibériade sous le coucher du soleil, avec ses plantations de manguiers et de bananier, je découvre les plateaux arides du Golan.
Nous nous arrêtons au QG de Yehudya, une grande réserve à côté de Gamla, où se trouve l’administration des réserves du coin, avant d’aller à Qatzrin.
Elika nous dépose à l’appartement et je découvre où je vais vivre pendant un mois. Nous sommes que trois donc il est plutôt spacieux, même si l’équipement est un peu bric-à-brac !
La soirée sera courte, je suis crevée et demain, il faut se lever tôt pour aller à Gamla !
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